Prions pour que ce soit une fille...
Là en revanche, le casque pensant t’aurait aidé à être plus rapide.
« T’as bien vu qu’en rentrant il était naze non ? »
Ah oui, maintenant que tu le dis…
« Pis merde, dis tout de suite que je suis trop lente ! »
Mais non voyons, tu t’en sors drôlement bien tu sais, j’ai jamais voulu…
« Ouais c’est ça, essaye de te rattraper ! »
Mais je t’assure !
Euh… T’as perdu ton ventre Sifoarey ?
« Ouais. »
Pardon ? Comment t’as fait ton compte ?
« Je sais pas, je suis allée mettre mon pyjama habituel, en temps normal j’y ai pas accès, mais là oui, et depuis j’ai le ventre plat. »
Mais t’es toujours enceinte ?
« Oui oui, t’inquiètes pas. Je crois juste qu’il y a une gaine dans ce pyjama-là. »
Mais tu vas m’enlever ça de suite oui ! Faut le laisser respirer ton gros ventre !
« Gros… ventre… Bouhouhouuuuuu ! »
Et merde.
Ah, tu te lances dans la peinture ?
« J’essaie surtout de rapporter quelques points à ce legacy, et quitte à avoir un portrait des héritières et de la fondatrice dans sa maison, autant que ce soit fait avant la vieillesse. »
T’as pas tort, c’est plus agréable à regarder.
« T’avais raison Hanyo, je suis plus à l’aise avec mon gros bidon à l’air libre. »
Oui, mais ne va quand même pas choper la crève à tailler ton oranger.
« Tu l’as voulu, tu l’as installé, tu me menaces en disant que s’il meure tu me tues, et après tu me reproches de m’en occuper ? »
Déjà, je t’ai jamais menacée. Du moins, pas devant les lecteurs. Et puis Laurent peut tout aussi bien le faire lui.
« Il peint. C’est pas encore Shiva avec ses 40.000 bras hein, il peut pas tout faire. »
Certes, mais de là à tomber malade alors que t’es enceinte… Il peut bien attendre ton arbre.
« Mais… mais… Je fais jamais rien comme il fauuuuuut ! Bouhouhouuuuuu ! »
« Bon, chéri, c’est adorable de m’avoir préparé une omelette, mais là j’ai juste super envie de manger du fromage et de boire du vin. »
« Du fromage et du vin ? Mais on en a jamais eu. »
« Bah justement, là, tu vois, ça me pousse au cul, je dois me lever pour prendre du fromage et du vin. »
T’es sur que c’est le fromage/vin qui te pousse au cul ?
« Mais ramène-la à la raison Hanyo ! Y’a pas d’urgence à se lever comme ça, y’a pas de fromage ni de vin dans ce jeu ! »
Je persiste, je crois pas que ce soit le fromage et le vin qui la fasse se lever.
« Elle en fait qu’à sa tête. Je lui prépare de la bonne omelette, et elle se lève pour trouver on ne sait où du fromage et du vin. »
C’est pas le fromage ni le vin Laurent.
« Elle va finir par se la faire piquer son omelette ! Si c’est pas du gâchis, une si belle omelette… »
« Wouhouuu, j’accouche. »
Oui, je l’avais deviné.
« Un accouchement maintenant. Ce que tu dirais pas pour ne pas manger mes omelettes. »
« Chéri, quand t’en auras marre de raconter des âneries, tu ramasseras ton môme sur la moquette et tu t’en occuperas. Moi, je vais me doucher. »
Alors, elle était relaxante ta douche ?
« Si tu veux mon avis, je crois que coller son omelette dans la tronche de Laurent, ça m’aurait nettement plus relaxée. »
Et du coup, si tu nous présentais cette chose que tu n’as désignée que sous le terme de ‘môme’ ? Rassure-moi, c’est une fille ?
« Ah parce que Laurent s’en est pas occupé quand je prenais ma douche ? »
Non, il s’est cassé dans l’atelier avec son omelette.
« Bah attends, je regarde… Camille. »
Camille. Aussi bien masculin que féminin, tu fais trainer les choses en longueur là.
« Pas de zizi. »
Merci mon Dieu. Une fille. C’en est fini de Sifoarey enceinte.
« Bon, du coup, y’a plus de place dans la chambre pour les enfants. »
Et tu comptes donc laisser la petite Camille par terre ?
« Ouais, c’est que le temps de quelques heures. »
Tu rigoles là hein ?
« Absolument pas. »
Ah. Fais gaffe à pas te la faire embarquer par l’assistante sociale hein, ce serait ballot quand même.
Tu fais toujours la gueule Laurent ?
« Tout à fait. Non mais vraiment, snober mes omelettes, fallait oser. »
Et toi, snober ta fille, non, c’est normal ?
« Quelle fille ? Tu vois pas que c’était une feinte pour ne pas manger mon omelette ? »
Ah je t’assure, pour une feinte, elle crie fort, boit des biberons, et dort sur le carrelage de la chambre des garçons.
« Bah tiens, j’y crois dur comme fer. Maintenant, quand t’auras fini de me tenir la jambe, j’ai des compétences à acquérir. »
Au lieu de lorgner sur des compétences, essaie d’être moins con, ça te fera pas de mal.
« Mais pourquoi il pleure ? »
Il pleure pas.
« Alors c’est son frère ? »
Non plus.
« Ca vient d’où ce bruit ? »
De ta fille, toujours dans la chambre des garçons.
« Allez, arrête, je suis sur que c’est Benjamin qui pleure comme ça. »
Il est là Benjamin. Et tu vois bien que ni lui, ni Etienne ne pleurent.
« Alors ça doit être un chat. »
Mais bon sang, t’es têtu toi ! Puisque je te dis que t’as une fille, qui s’appelle Camille, et qui est dans la nurserie !
« Booon, ok, j’y vais. Quand tu me verras revenir les bras vides, tu comprendras qu’il n’y a pas d’autres bébés dans cette maison que Benjamin et Etienne. »
Benjamin et Etienne, qui ne vont plus rester bébés bien longtemps. Mais si ça t'amuse de passer pour un con, je t'en prie, fais donc.
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