La fin d'une ère...

Sifoarey, fait un beau sourire aux lecteurs, ils vont en avoir besoin pour réussir à digérer ce que tu vas leur annoncer…

« Heum… *sourire*… ça va comme ça ? »

Parfait chouquette. Vas-y, je te laisse leur expliquer.

« Laisse-moi me poser sur la banquette, moi-même j’ai les jambes qui chavirent dès que je parle de toute cette histoire. »


« Bon. On va tenter de faire simple. Comme vous le savez, Sitaré est mort depuis un certain temps. Sa femme Esther ; ses deux filles Chantal et Caliss ; ainsi que ses petites-filles Clara et Morgann ; sont restée en ce bas-monde, accompagnées de Dom, le mari de Caliss. Mais un terrible drame a frappé la famille… »


« Chantal, une fois qu’elle était encore en train de réparer ce maudit lave-vaisselle bouché par les sandwichs au fromage fondu d’Esther, ne s’était pas rendue compte qu’elle avait les pieds dans une flaque d’eau. Je vous le donne dans le mille : électricité + flotte, ça fait pas bon ménage. »


« Autant vous dire qu’Esther l’a terriblement mal vécu. Pensez bien : tant de nuits passées à lui tenir compagnie dans son lit après les infidélités qu’elle avait vécu, ça vous lie deux femmes. »


« Alors une nuit qu’elle se sentait seule, elle a pété un boulon, et a tenté d’étouffer la petite Clara. Elle n’est pas allée au bout hein, rassurez-vous, mais ça a quand même jeté un grand froid dans la famille. Lorsque le psychiatre est arrivé à la maison, Esther a déclaré que c’était le fantôme de Sarah qui le lui avait soufflé. A partir de là, déjà, l’envie de faire ce Legacy n’était plus à son top. »


« C’était sans compter sur l’accident dramatique qui avait, quelques années plus tard, frappé l’héritière désignée du challenge. Morgann s’était retrouvée électrocutée par un ordinateur alors qu’elle suivait de brillantes études Littéraires à l’université. »


Mouais, rien de bien glorieux quoi.

« Tout à fait. Au final, ne restait des Lega qu’Esther, Caliss, Dom, et Clara. Hélas, Esther devenait de plus en plus étrange, comme possédée. Clara elle, s’était enfermée dans le mutisme. Caliss et Dom s’étaient séparés, la vie ne les avait définitivement pas épargnés. Le Legacy était au point mort, puisque aucun héritier ne prenait la relève… »

Sauf que…

« Sauf que ce que personne ne savait, c’est que papa n’avait pas flirté qu’avec Esther à l’époque. Car oui, Sitaré, cet homme, c’était mon père. J’ai d’ailleurs toujours avec moi mon petit album de famille. Il l’avait toujours caché à sa deuxième famille, et pourtant, il avait eu une histoire avec Sophie, ma maman. »

Ils ne peuvent pas se rappeler. Moi-même, quand ton père avait commencé à flirter avec elle, je n’avais pas retenu son nom, ni même son visage. Faut dire qu’il a été incroyablement discret sur ce coup-là.


« Sophie, c’était cette serveuse rousse qu’il avait rencontré dans un lieu communautaire de l’époque. Papa m’avait dit que tu avais jugé que comme elle n’était ni brune, ni maquillée, elle ne lui plairait pas. Et bien c’était faux. Ils sont devenus de très bons amis. Et un soir, alors qu’il ne voulait pas rentrer chez lui et se retrouver devant une assiette de sandwichs au fromage fondu, ce qui devait arriver arriva, je fus conçue. »

Oui, une seule et unique fois, et cette charmante Sifoarey était en route. Ils avaient pas du faire gaffe à la musique.

« C’est que musique il n’y a pas eu. Cette aventure est arrivée alors que papa était senior, et que maman elle-même n’en était plus loin. Elle était censée être en pré-ménopause, et bien non, paf, la cigogne a débarqué quelques jours plus tard. Je n’ai connu mon papa que quelques jours, puis la Grande Faucheuse nous l’a pris. »

Ah, le courrier arrive, tu pourrais peut-être aller saluer le livreur ? Toi qui rêve de rencontrer quelqu’un, ce sera tout bénef’.


« Bonjour petit gars ! »

‘Lut M’dame. Z’êtes nouvelle dans le quartier vous, mais vot’ tête m’dit bien que’que chose. Z’auriez pas des parents dans le coin ?

« Je suis l’une des filles de Sitaré Lega. Enchantée. »

Oh, la p’tiote Sifoarey dont tout l’monde parle ! Vous r’prenez le Legacy d’vot’ père à c’qui s’dit ?

« Oui mon brave. »

Bah bien du courage à vous hein ma p’tite dame.


Bon, reprenons.

« Oui. Vous avez pu constater que je suis relativement connue à Lama Paluzza. C’est que je voulais pas reprendre le flambeau sans en informer avant la branche principale des Lega. Ma sœur Caliss m’a avoué qu’elle se souvenait bien de Sophie, et que même si j’avais les yeux de ma mère, mon visage hurlait la vérité : j’étais bel et bien la fille de Sitaré. Elle m’a de suite enlacé, puis présenté à la petite Clara. Mon Dieu, l’auriez vu la petite. Renfermée sur elle-même, une vraie tristesse. Mais bon. Avec ma sœur nous somme allée voir Esther. Quand elle m’a vue, c’est comme si elle avait aperçu un fantôme. Elle a de suite compris qui j’étais, et n’a su dire qu’une chose : ‘‘ Comme je l’ai trompé avec mes fromages, je ne peux que comprendre qu’à son tour il m’ait trompé. Tu es la fille de Sitaré. Son challenge, c’était sa vie. Reprend le flambeau s’il te plait ma douce.’’ »

Comment voulez-vous résister à ça ?

« Elle ne pouvait pas me faire plus beau cadeau. En revanche, Caliss, ma sœur, ne voulait plus rien savoir de ce challenge, elle estimait que c’était lui qui avait gâché sa vie… Attend… euh… en 4 lettres, satellite naturel… »

Lune.

« Ah oui merci. Donc voilà, le temps de faire mes valises, embrasser ma maman Sophie, me trouver un bout de verdure, et j’étais là, avec Hanyo pour veiller sur moi. »

Et une voisine qui veut te parler, à 10h du matin c’est courant par ici. Je sens que tu n’auras aucun mal à lier connaissance avec les gens, en tant que fille illégitime de Sitaré, on parle beaucoup de toi.


Oh ma pauvre demoiselle, c’est si triste ce qui vous arrive ! Venez donc que je vous prenne dans mes bras !

« Olaaa, on se calme la hippie. C’est pas moi qui ai vécu un enfer, mais la branche principale. Personnellement, j’ai vécu avec ma mère, loin des enfers de la famille. »

C’est quand même malheureux tu me diras. Apprendre le triste destin de la famille de ton père dans les journaux, y’a mieux comme enfance.


Bon allez, maintenant que l’histoire est dressée, on y va, parle-nous un peu plus de toi.

« Et bien, je m’appelle donc Sifoarey, Lega Sifoarey. Le maire a accepté que je reprenne le nom de papa et que j’honore ainsi sa mémoire. Euh… Je suis aspiration Connaissance, et je rêve d’aller au bout de la carrière de journalisme. »

Ca tombe bien, y’a une offre dans le journal tiens.

« Je regarderais dès que j’aurais fini de chasser les papillons. Et pas d’inquiétude, je les relâcherais aussitôt. Sinon, que dire ? J’aime les blonds à barbe, et je déteste les chapeaux. Sinon, je suis très sympa, mais pas très soignée. On ne peut pas tout avoir dans la vie hein ? »


« Bon, c’est pas tout, mais puisque j’ai le temps, j’accompagne un pote au centre-ville. »

T’as bien raison, il est à peine 11h, t’as le temps avant d’aller bosser après tout puisque la voiture du boulot n’est pas passée.

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