La prise de conscience
« Renauld, fais comme chez toi, je te prépare un petit plat dont tu vas me dire des nouvelles. »
Officiellement, il EST chez lui.
« Ne joue pas sur les mots. Et file-moi ma pilule rose, je sens poindre une autre personnalité. »
Je ne pourrais jamais suffisamment me féliciter d’avoir eu l’idée folle, un jour, d’acheter cette maison pour les démunis !
« C’est le karma, ça, Renauld. Fais un bon geste, la vie t’enverra un cadeau. »
La pilule rose, c’est celle qui remplace tes autres toi par un égo surdimensionné ?
« Et hop, dans la poche. »
Non, dans la bouche.
« Et bientôt, dans le lit. »
Non, dans le… ok. Dans le lit.
Faut dire, avec la nuisette qu’elle nous a sorti, fallait pas non plus le supplier, papy Renauld.
« JE NE SUIS PLUS ENCEINTE ! »
Tu ne l’as jamais été.
« Il a aspiré mon utérus ! »
Non. Je t’assure que non.
« Pourquoi je suis en petite tenue alors ? Et lui, pourquoi il est dans mon lit, et à poil ? »
Je t’expliquerais bien, mais je sens que sans pilule tu ne me comprendras pas, et avec pilule je n’aurai même plus besoin de te l’expliquer.
« Donne-moi la bleu, alors. »
Et la jaune. N’oublie pas la jaune.
Bah tiens. Ailleurs. Auprès de sa femme, peut-être ?
« Sa femme ? IL EST MARIÉ ? »
Bah… oui. Renauld et Catarina Vanderburg, dirigeants du Monde Libre.
« Je veux bien être folle et mesquine, mais je ne suis pas encore une briseuse de ménage. »
Si si, tu l’es maintenant.
« Non. Je vais aller m’expliquer avec son épouse. »
Je ne pense pas que… Jeusky ? JEUSKY !
Bon Dieu, mais que tu cours vite, c’est impressionant.
« C’est elle ? C’est elle ? »
Non. C’est leur fils.
« Un fils ? Parce qu’ils ont une famille ensemble, en plus ? »
Vu son âge, fallait s’y attendre.
« Si je fais passer ça comme un potin, ça peut le faire, non ? »
Mais à qui elle parle, c’te folle ? Faut l’enfermer.
« Non, je disais, si je vais bosser là de bon matin, ça peut le faire ? »
Euh oui, je suppose… mais on n’est pas le matin…
« Bon sang mais c’est vrai ! Que le temps passe vite quand on parle avec quelqu’un d’interessant et de rafiné ! »
Merci, mais je ne… heum… si c’est une technique de drague, je vous arrête de suite, je suis gay.
« Oh ? Mais c’est merveilleux, mon meilleur ami l’est aussi ! Je devrais vous présenter, à l’occasion ! »
Euuuh… oui… pourquoi pas… à l’occasion…
« Bon, c’est pas tout ça, mais le travail m’attend ! Je repasse ensuite, j’ai des papiers à faire signer par Monsieur Vanderburg, mais c’est une surprise, ne lui dites rien ! »
Très bien…
C’est quoi cette histoire de papiers ?
« Aucune idée, j’ai sorti ça comme excuse pour pouvoir repasser, je veux parler à Catarina. »
Et tu vas lui dire quoi ?
« Que je ne veux pas mettre la zizanie dans son ménage, que s’ils s’aiment je m’effacerai. »
Sérieux ?
« Sérieux. J’ai peut-être toutes les tares du Monde, mais pas celle d’être un monstre. »
Pourtant, ton nom peut porter à confusion.
« Ca n’est qu’un nom. »
Je n’ai pas un corps qui chope facilement du muscle, j’ai beau passer 3h à la salle, rien…
« Un tatouage peut être la solution. »
Oh ? Comment ?
« Grâce aux effets d’ombres… et oh ! Ca tombe bien, mon meilleur ami dont je vous parlais tout à l’heure, est tatoueur ! »
C’est intéressant, je devrais peut-être y réfléchir… Ah ! Voilà Mère ! Père ne devrait pas tarder, je vous sert quelque chose en l’attendant ?
« Avec plaisir. »
Alors ?
« Catarina ? »
Apparemment.
« Bonsoir Madame, je m’excuse de vous déranger, je suis une amie de votre… »
Stop. Vous permettez ?
Outch.
« Non mais elle est sérieuse là ? Elle me prend de haut ? TRES BIEN. »
Tu veux ta pilule rose ?
« Non. Mais crois-moi, y’en a une qui va avoir du mal à avaler la sienne. »
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Ahahahaha! Je suis pliée! Le coup du "je vais m'expliquer, je suis pas un monstre", délire!