Une vie de famille traditionnelle. Ou pas.
Fais gaffe Stiles, la dernière fois que Aïleuv a vu ce genre de bulles de pensée, elle était enceinte. Je vous surveille vous deux, vous n’avez même pas idée à quel point.
« C’est quoi cette odeur ? »
C’est ta deuxième gamine.
« Et ? La deuxième pue plus que la première ? Elle est moisie de l’intérieur ? »
Non. Mais elle aussi a un système digestif. Je te laisse comprendre la suite.
Les journées sont longues, mes amis. Heureusement qu’on n’a pas cessé les vols après avoir obtenu le minimum syndical, sinon les gamines se feraient chier comme des rats morts… et moi aussi.
« C’est ma plus belle toile à ce jour. »
La plus belle je sais pas, mais c’est pas la plus chère que tu aies faite.
« Je peux la garder, alors ? »
A toi de voir… Tu veux que Téwific grandisse et n’ait pas de lit, ni de vraie chambre ou de vraie salle-de-bain ?
« Si ça peut me permettre de garder cette toile… »
Oublie. Tu es un père indigne. File lui apprendre à parler, ça te fera les pieds, tiens.
« J’aurais pu garder la toile. Parce que bon, une vraie chambre, elle est marrante Hanyo, à quoi bon ! Regarde ta sœur ! Elle a une télé, elle regarde que celle du salon. Elle a un bureau, et elle persiste à faire ses devoirs par terre ! »
Je t’avais dit de lui apprendre à parler, pas de lui faire un monologue sur la vacuité de ton existence.
« Regarde un peu ça. Il est encore tôt, et j’ai déjà près d’un millier en pourboires. »
T’enthousiasme pas trop vite, tu m’avais habituée à mieux tu sais…
Bon sang, je sais pas ce qu’ils foutent dans ce magasin, mais il serait peut-être temps d’embaucher de la main d’œuvre, hein.
Euuuh… dis-moi Stiles, la gamine, quand elle puait, tu as fait quoi exactement ?
« Je l’ai posée par terre et je suis allé peindre, ensuite tu m’as demandé de lui apprendre à parler, après elle a pris un biberon, fait une petite sieste, et voilà. »
Elle pue toujours, donc ?
« Oui, je sais pas comment on fait pour faire passer ça. J’ai tenté le nouveau pyjama, le Fébrèze, mais non, rien. »
Et changer sa couche ? Non ?
« J’ai sauvé des vies. »
Non, non non vraiment, je crois juste qu’ils ont un fort potentiel à partir dans la dramaturgie, dans c’te boutique. Et pas la peine de mal nous regarder, le passant, t’aurais pas nécessairement fait mieux. Non mais.
« T’es restée là-dedans tout ce temps ! Ca fait 2 heures que je te cherche, Téwific, tu pourrais répondre quand on t’appelle ! »
« Ewal ! »
« Oui, il est beau ton cheval, super. T’aurais pu nous aider au passage Hanyo, vraiment, t’avais juste à double-cliquer sur sa vignette et tu nous disais où elle était ! »
Oui, mais c’était moins drôle. Et je sais pas si t’as vu, mais on s’ennuie un peu en ce moment.
La vache, tu régresses là.
« Tu ne m’as pas laissé garder ma Vénus. »
Non, en effet, mais j’ai construit la chambre de Téwific. La vie est une succession de choix, tu sais.
« De mauvais choix, on dirait. »
On en reparlera lorsque t’auras une baraque d’époux de RockStar.
« Non. Vraiment Etienne, je comprends rien à ton histoire de vert qui est seul. Il est pas seul du tout, il est super entouré. C’est même celui qui l’est le plus, alors bon. Et arrête de fixer tes pions, c’est pas comme ça qu’ils vont se déplacer. »
Bon. Pas de souci de ce côté-là, Feuny n’est pas une nouvelle Jok. On l’a échappé belle.
« Pourquoi Feuny est partie avant la fin de la compétition d’échecs ? »
Parce que je me suis rendue compte au passage que ça pourrait vous ramener de l’argent. Et qu’il manquerait plus qu’on vous aide un peu plus à devenir riches, tiens. Comme si tes 1800 et quelques simflouses ne suffisaient pas.
Oh oui, une télé. A cette allure, non seulement on aura une télé par pièce, mais en plus, avec les lumières, il nous faudra bientôt une centrale nucléaire pour alimenter tout ça.
« Nan mais j’en ai maaarre maman, c’est quoi ces horaires de malade ? »
« Je bosse, chérie, des fois que tu ne le saches pas. »
« C’est une raison pour rentrer tous les soirs à plus de minuit ? »
Tu verras si ce sera une raison valable quand tu auras une maison de fille de RockStar, Feuny.
« Ouais bah en attendant ma chambre est en travaux, maman rentre tard, quand je pars à l’école elle dort encore, je la vois jamais. »
« Libre à toi de passer me voir faire mes concerts devant le théâtre hein. »
Oui tiens, d’ailleurs.
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"Du fébrèze"... J'adore!