Où Aïleuv décide de me prendre pour une conne.
Non. NON. Aïleuv. C’est quoi cette tenue ?
« C’est mon anniv’ ! Ouaiiiis ! »
Super mon grand, mais tu permets, j’ai un truc à régler là. L’autrichienne, balance, c’est quoi c’te nuisette.
« Ah ! Ca ? C’est parce qu’il fait un peu frisquet depuis qu’on n’a plus de toit et des murs semi-apparents inachevés, en fait. »
« Je deviens adulte ! »
Ta gueule Stiles. Aïleuv, fais gaffe, je t’ai à l’œil.
« Woohoo ! Je grandiiis ! »
Oui bon ça va, on a compris, tu vas pas nous en faire tout un pataquès non plus, oh.
La radio ? Chez nous ? Mais t’en as vu une où, de radio, ici ?
« On peut aller chez les Hébert sinon, y’en a une. »
Mouais. Habille-toi, on y va.
C’est quoi encore cette tenue ?
« Beh quoi ? C’est dans mes couleurs ! »
Mouais, non, je sais pas, je sens un peu l’arnaque venir là, en fait. Pourquoi tu fixes ton ventre comme ça ? Dis donc… T’aurais pas un truc à me dire, non ? Une petite musique, que t’aurais entendue…
« Meuh voyons Hanyo, je suis devant une radio, j’entends que ça, de la musique, là. »
Ouais c’est ça, fais-toi plus bête que tu ne l’es vraiment…
Dis-moi Stiles, ça te dérange pas trop de mettre un second chiard en route alors que la baraque est encore à l’état de travaux ?
« Quoi ? Elle te l’a avoué ? Rhaaa mais noooon, on avait dit que ça devait rester discret, que t’allait en faire une seconde guerre mondiale sinon, peut-être même que tu refilerais les mômes à l’assistante sociale, et alors j’ai eu peur, j’ai cru qu’on… »
Ok, merci d’avoir confirmé.
« Hein ? »
Non mais Aïleuv n’avait rien dit, hein. M’enfin quand même, je suis pas idiote, même si ça saute pas aux yeux.
Et cette pauvre gamine qui n’a qu’un xylophone et un nounours comme jouets. C’est terrible. Et ils osent m’en balancer un second…
Tu m’étonnes qu’elle sait tout. Pas comme si elle y passait pas sa vie.
T’aurais pas un peu grossi, Aïleuv ?
« Hein ? Non, du tout, c’est la gamine qui ne me parle QUE de chef d’orchestre et de récitals symphoniques, je sens qu’elle va mal tourner, et ça me provoque des crises de rétention d’eau et d’aérophagie que tu peux même pas imaginer. »
En effet oui, j’imagine pas. Et c’est pas plus mal.
« Je me sens trahi, Hanyo, tu as abusé de ma sympathie à ton égard. »
Non, j’ai juste abusé de ton côté un peu flippette et bavarde.
« FeunyyyyYYYYYYY ! OuuuuOUUUUOUUUUH ma chériiiiiiiIIIIIIIIE ! Pourquoi tuuuUUUU CRIIIIIIIIIES ? Est-ce queee c’est paaaAAAS bientôôôÔÔÔÔÔT finiiiiiiIIIIIIII ! Tu me cauuuUUUUUUSES bien du souCIIIIIIIIIIII… »
Non. Non mais vraiment. J’aime pas les mômes, mais non, c’est pas des choses qui se disent, ça.
« Bah quoi, c’est vrai ! »
Vrai ou pas, encore une fois, quitte à me répéter, tu l’as voulue, tu l’as eue. Comme le prochain qui arrive. Crois-moi, tu vas l’assumer celui-là, et au centuple.
« Quel prochain qui arrive ? Ah mais je ne suis PAS DU TOUT enceinte Hanyo, la bonne blague, ahahah. »
Ah ouais ? Bah ça vaudrait mieux. Parce que quand je vois l’état de la maison, c’est carrément pas un lieu sain pour un nourrisson, il pourrait développer des mutations, étranges, fais gaffe. C'est le bordel partout, y'a des pots de peintures, de la colle à papier-peint, des briques qui tombent, un toit bancal...
« Ah… bon ? »
Oh que oui, crois-moi. Ce serait vraiment pas raisonnable de tomber enceinte maintenant.
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Oh oh Maman rock star! Un ptit frère un ptit frère!